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Commentaires

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Anne B

Je ne sais plus qui a dit que c'est de l'identité qu'est née la différence ,

Anne B

Essayé à plusieurs reprises d'envoyer un commentaire à propos du livre de David Mitchell, hier, mais échec, alors je récidive...

"Les filles ça peut aussi les émouvoir de regarder un garçon grandir", j'aurais aimé en effet, me glisser dans la peau d'un garçon pour quelques temps, pour quelques vies...
L'adolescence est un séisme permanent, une métamorphose, une liberté en marche, les écrivains expriment "ce grandir" comme une question de fond à la fois simple et redoutable, l'adolescent lutte et se malmène, se choisit, on le sait tout cela, mais comment l'écriture réussit-elle à saisir sur le vif, les corps et les âmes qui se transforment se façonnent, si l'on est du sexe opposé ?
(Ce n'est pas le cas de David Mitchell avec Jason), mais on a l'impression que les seules personnes capables de nous entraîner dans l'angoissante aventure de ce temps si particulier, sont les écrivains, faisant voler en éclats les idées reçues.

Je m'éloigne du sujet, repensant à cette phrase de Simone de Beauvoir " J'accepte la grande aventure d'être moi" (cahiers de jeunesse; passionnant), cette phrase, un homme aurait pu l'écrire, sauf que c'est celle d'une femme qui veut conquérir l'autonomie. La jeune femme exploite "des chances",refuse des limites, elle va devenir le Castor.
Comment devenir soi ?
Comment vivre le monde ?

P.S Journée épuisante au salon du livre, petite pause pour l'émission "Jeu d'épreuves", mais vous me tourniez le dos Frédéric, c'est dommage !

alistrid

Bojour,
...
Je "suis" Anne de près... en ce qui concerne Hier, l'Adolescence et le Mexique Aujourd'hui.
Vous dites "Mexique"; me revient en tête ce joli petit roman de Laura Kasischke, une écriture simplement belle.
Je passais juste faire un clin d'oeil à ce livre.

[Le printemps revient. La poésie avec. Où êtes-vous GMC ?]

Je n'irai pas au Salon du livre. Trop commercial à mon goût, trop de monde, trop... et toutes ces identités en mal de reconnaissance... trop.

http://www.dailymotion.com/video/x2pv6c_alain-bashung-ma-petite-entreprise

;o)

alistrid

"La couronne verte" Laura Kasischke

Critiquator

Dès le premier paragraphe de votre chronique du livre de Margo Glanz, cher Frédéric Ferney, la musique que semble diffuser ce livre est l’écho de celle que j’entends avec Eddy L.Harris et son livre « Harlem » (éd.Liana Levi). Comme dans son autre livre autobiographique centré sur la figure du père, « Jupiter et moi », le paradoxe d’appartenir et de se détacher en même temps d’une communauté unifiée par la persécution est posé. Dans « Harlem », le récit se déroule comme une fugue avec chants et contrechants, thèmes toujours inachevés, repris, renversés, redressés, pour essayer d’épuiser le sujet de l’identité. « Tout n’était que confusion dans ma tête, là, à l’angle de la 135ème Rue et de la Septième Avenue. J’eus soudain conscience de ne pas être d’ici. Je ne savais soudainement plus si je voulais me trouver à Harlem, pourquoi j’étais venu, ni qui j’étais.
C’était peut-être cela que j’étais venu découvrir. Faire mon temps ici était certainement une tentative de répondre à la question du « Qui suis-je ? ». »
La quête est celle d’une « réconciliation » recherchée grâce à un séjour, voulu comme un retour aux sources, à Harlem, après la 110ème Rue, dans l’axe de la 125ème. Cette quête passe par des aller-retour entre le présent et le passé de Harlem, du narrateur aussi. Magnifique exercice de lucidité, qui dépasse un cas particulier et supplante tous les sectarismes pour instaurer chez le lecteur une réflexion tonique. Comme semble-t-il dans « Les Généalogies » de la reine Margo, dont vous parlez de façon si attrayante.
Dans son domaine, Eddy Harris est aussi dans la lignée de Percival Everett avec « L’Effacement », ou bien de Philip Roth avec « La Tâche », et aussi Boris Vian avec « Les morts ont tous la même peau » si j’ose encore, oui, je prends le risque.

Anne B

"Harlem" est la somme d'expériences vécues par l'auteur, à la recherche de son identité, Harris procède par touches, par le moyen d'histoires récurrentes , qui en définitive, ont du mal à "épuiser" le sujet de l'identité. C'est toute la construction du "moi" qui est en cause, la diversité du "je" malheureux, toujours en quête d'avenir mais revisitant sans cesse son passé, néanmoins cette construction de l'identité, je l'ai ressentie plus violemment en lisant "La Tâche", peut-être à cause de l'écriture ?
Un autre livre de Philip Roth sur le même thème est "Parlons Travail", l'écrivain s'efface derrière ses "amis" qu'il interroge (Primo Levi, Aharon Appelfeld, Milan Kundera, Ivan Klima, Saul Bellow, Mary Mc Carthy...), très intéressant, passionnant même, mais ça c'est personnel, j'aime beaucoup Ph. Roth. Et dans un autre style Leopardi, dans sa correspondance dévoile toute la douleur d'être soi.

Anthropia

Les Disparus de Mendelsohn, pas mal non plus.

http://anthropia.blogg.org

Critiquator

Je prends bonne note des autres oeuvres et auteurs que vous signalez Anna B. La différence de genre de l'autobiographie au roman (car "La Tâche" n'a rien d'autobiographique) implique aussi une différence d'approche et de type d'intérêt, et dans le registre autobiographique, les constructions de Eddy L. Harris valent le détour. En attendant "Les Généalogies" de Margo Glanz que l'actualité du Salon et F.Ferney proposent.

Anne B

Critiquator, encore un livre qui me vient à l'esprit et que je lis actuellement, le dernier "né" de Alain Fleischer "Moi, Sàndor F.", je ne peux pas en parler davantage car je n'en suis qu'au commencement. Je cite Jean-Luc Moreau qui dirige la collection Alter-Ego (Fayard) :
"Grâce à un procédé narratif original, parvenant à confondre les deux Sàndor en un seul, Alain Fleischer nous offre là un des romans les plus troublants jamais écrits sur le double mystère de l'identité et de la transmission. Moi Sàndor F. devrait aussi rester comme un maître livre de cette littérature d'après les camps, que Jean Cayrol voulait "lazaréenne" ou de résurrection".

Je vous cite également ces quelques phrases de la première page :
"Moi, Sàndor F.je n'ai pas connu celui dont je vais écrire la vie, car il est mort avant que j'aie pu le rencontrer et, même si cette rencontre avait eu lieu, elle se serait effectuée dans les tout premiers mois de mon existence, un âge avant la parole et même avant la conscience d'être en vie et qu'un autre peut mourir."
(Je ne vous le cache pas, j'admire Alain Fleischer.)
Encore un peu de temps, et je trouverais l'occasion de lire "Les Généalogies" de Margo Glantz.

Critiquator

La liste s'allonge et tant mieux car c'est ainsi que l'occasion fait le larron, occasion fournie par le blog de F.Ferney et vous-même , Anna B, merci .

ororea

"P.S Journée épuisante au salon du livre, petite pause pour l'émission "Jeu d'épreuves", mais vous me tourniez le dos Frédéric, c'est dommage !"
Ah bah c'est connu, fan de FF c'est une ascèse...Moi j'attends d'être guérie pour aller le voir...

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Frédéric Ferney

  • Agrégé d'anglais, il a d'abord enseigné à Rome, avant de diriger les pages culturelles du Nouvel Observateur. Par la suite, il a créé et animé une émission littéraire le dimanche sur France 5, intitulée d'abord Droits d'auteur, puis rebaptisée Le Bateau livre, à bord de la péniche L’escale. Il est actuellement critique au Point.

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