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Commentaires

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ororea

Un détail : c'est Juan Rulfo...

Anne B

J'ai toujours cette curieuse impression, en lisant Carlos Fuentes, de recevoir des décharges de culpabilité. Je suis véritablement électrocutée par ses "blessures", sa violence, son humanité. Cette réalité mexicaine ne peut pourtant pas me coller à la peau; elle fait plus que m'émouvoir, elle désagrège ma conscience.Lire Fuentes tranquillement chez moi m'embarrasse; un jour, dans un aéroport, accrochée, à l'une de ses lectures, j'ai eu peur de prendre l'avion. Allez savoir pourquoi ?
Les écrivains français ne vivent pas dans la même réalité que les méxicains, je pense en effet qu'ils n'ont pas "la charité" de Fuentes,mais ils ne "manquent pas d'entrailles".
Et puis aujourd'hui Carlos Fuentes n'écrit-il pas pour ses enfants, n'est-ce pas une façon de les maintenir en vie ?

Critiquator

Je manque toujours d'arguments quand on fustige la littérature française actuelle. Je ne dis pas cela contre Carlos Fuentes car "Terra Nostra" me manque puisque je ne l'ai pas lu et que j'en vois dire tant de bien étonnant. Mais est-ce une raison pour être contre ce qui se fait en France ? Cela signifie aussi que celui qui parle a tout lu et sait de quoi il parle. Je crois volontiers les assertions de F.Ferney. Mais combien en profitent pour paraître savants à peu de frais ? Est-ce vrai tout cela ? Diderot que j'adore ne me convainct vraiment pas sur ce sujet. Chaque époque, dont celle de Diderot, a ses limites, mais que de beautés au XVIIIème siècle ! Son époque ne lui suffisait pas ? Soit. Admettons. Mais fi de l'ingratitude snobinarde, dont je n'incrimine pas notre hôte, bien entendu.

Anne Burroni

Oui, il l'a dit dans un entretien -"Car j'écris pour mes enfants disparus"-
Et puis peut-être aussi pour rester vivant...
Il dit aussi -"L'écriture est une façon de me rebeller contre le destin et contre l'oubli"-
Il me fait penser à un résistant qu'aucun coup du destin ne fera vaciller. Carlos Fuentes c'est l'esprit, la force, la sagesse et l'humilité en plus.

ororea

FF serait-il un hispaniste refoulé?

Yasmine

Regretter de ne pas être Mexicain, c’est l’être déjà un peu, je crois…
Difficile de parler de charité et d’entrailles sans penser à ces autres facettes que sont l’amour, la haine, le paroxysme… Il est certaines littératures, -belles, cela va sans dire pour autant que je puisse en juger n’étant pas savante- bien assises, confortables et s’économisant, oublieuses peut-être de ce Passé qui les a faites justement assises et confortables. Une Littérature de Salon, disons. Et d’autres, qui sont de Vie et de Mort, de Vie ou de Mort. Une Littérature de Terrain, par-exemple. Quand on n’a rien à perdre d’autre que la vie, on peut tout donner, ça n’a plus d’importance, on peut tout donner sans compter. Certains craignent de mourir, d’autres de perdre leur vie. Il y a quelque chose comme ça qui se dit dans la Bible, non ? “Ceux qui veulent sauver leur vie la perdront”.
Mais je crois que ça va au-delà de l’Histoire, cela, au-delà de ce qui résume ou non un pays, un peuple. Une manière d’être, de se garder ou de se donner. De donner. Alors, oui peut-être, amnésie collective, absence de charité ou défaut de reconnaissance, manque de fierté de soi et des autres, de ce qu’ils furent, de ce qu’ils ont donné, de ce qu’ils sont morts pour avoir donné, leur gloire, leur défaite, leur haine, leur amour. Et amnésie, absence, défaut, manque, de soi, des autres, d’aujourd’hui, de ce qui reste encore de gloire, de défaite, de haine, et d’amour.

Jean-Louis B

"Les écrivains français manquent de charité et d'entrailles."

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Frédéric, vous ne pouvez pas ne pas avoir lu Philippe Claudel, et notamment "Les âmes grises" et "Le rapport de Brodeck".
N'est-ce pas ? Alors vous ne pouvez pas écrire cette phrase aussi définitive qu'injuste !

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Frédéric Ferney

  • Agrégé d'anglais, il a d'abord enseigné à Rome, avant de diriger les pages culturelles du Nouvel Observateur. Par la suite, il a créé et animé une émission littéraire le dimanche sur France 5, intitulée d'abord Droits d'auteur, puis rebaptisée Le Bateau livre, à bord de la péniche L’escale. Il est actuellement critique au Point.

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