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Commentaires

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rocheclaire

Tous les matins je termine mon tour d'horizon de la planète et de mes différentes boites électroniques et sites, par votre site, Frédéric Ferney... C'est comme si je me lavais la tête, les pensées qu'elles contiennent, avec d'autres choses que la crise économique, la politique décadente, etc. Je fais partie des personnes qui garde le meilleur pour la fin. MERCI

Tania

"Mais je me disais que cet homme dont j’allais avoir à parler devant vous, non pas n’était plus, car tout ce qui fut dure encore, mais se trouvait rentré dans son royaume. Il était allé jusqu’au bout de « l’acquiescement profond » qu’à l’en croire, vivant, il avait déjà donné. Il n’avait plus besoin de s’interroger ni de penser ; comme le dit si bien un personnage de Ionesco dans Le Roi se meurt, il n’avait plus besoin de respirer. Les minéraux qui le composaient appartenaient de nouveau à ce sol dont sont nés les beaux objets qu’il ne se lassait pas d’aimer. Mais il nous avait laissé son exemple, celui d’un homme qui, disait-il, « essayait de se diriger dans le sens des choses ». Cher Caillois, il m’arrivera encore de penser à vous en m’efforçant d’écouter les pierres."
A votre évocation de Caillois, j'associe volontiers la belle péroraison de Yourcenar à son propos (lors de sa réception à l'Académie Française en 1981).

Antonin de La Ferme du Bocage

« J'appelle romantique tout écrivain, etc. » donc Daumal est romantique pour Caillois, ce qui pourrait à la limite se concevoir, dumoins dans la première partie de son oeuvre, mais le fait est qu'il y a ici une manière de juger qui me semble pour le moins vaniteuse, comme s'il pouvait sonder le coeur et les reins de tous ceux qui écrivent, et examiner, en entomologiste un peu sadique, les papillons qu'il viendrait d'épingler (« Ses armes: un scalpel ou un filet à papillons, c'est selon » écrit M. Ferney).

On aura du mal, cependant, à considérer que Benjamin Fondane, par exemple, lorsqu'il écrit son fameux poème « c'est à vous que je parle, hommes des antipodes » dans lequel on peut lire : « Ce n'est qu'un cri, qu'on ne peut pas mettre dans un poème parfait, avais-je donc le temps de le finir ? » faisait démonstration de romantisme ou d'excès de coquetterie.

Ca me rappelle la thèse de Kundera dans « la vie est ailleurs » où il présente les poètes lyriques, dont, si j'ai bonne mémoire, Rimbaud et Maïakovski, comme des frustrés onanistes paliant à leurs insuffisances en donnant à la parole poétique une importance que, selon lui, elle ne saurait avoir, et par laquelle ils se feraient valoir.

De quel côté est la frustration, finalement, je me le demande. Ne pourrait-on pas, en changeant radicalement de point de vue, la voir du côté de ces « écrivains adultes et raisonnables » — qu'on rencontre d'ailleurs souvent parmi les lyriques déçus — qui tiennent à peu de prix « les balivernes » dont leurs confrères puérils n'auraient su se départir parce qu'ils n'auraient pas su admettre que la parole serait toute et seulement « littérature » ?

Il faut des littérateurs, soit, pour que fonctionne le commerce de la librairie, pour que Philippe Sollers puisse déjeuner à la brasserie assez coûteuse de la rue Sébastien Bottin, et pour que les commentateurs et universitaires gagnent leur vie. Mais de là à réduire toute parole humaine qui tend vers l'authenticité à de la littérature...

Frederic ferney

Cher Antonin de la Ferme du Bocage,

Je n'imagine pas Roger Caillois traitant Rimbaud et Maïakovski de "frustrés onanistes" mais, bon, j'entends ce que vous dites. Ce que Caillois dénonce, ce sont les postures (et les impostures) de la poésie, le conformisme de la révolte, les gesticulations de la sincérité. On dirait aujourd'hui: la médiatisation.
Poète et procureur...
F.F.

gmc

DETAXE EN SUBPRIME

La trêve des balivernes
Est un jeu grave sérieux
Pour la cohérence insensée
Qui se pique de comprendre
Ce qui échappe à sa raison
Mortifère de saison

Le poète ne fixe pas
Plus qu'un nomade
Dans l'absence de tâches
Qui incombe à sa tache claire
Dégagée des précarités
Concentrée sur le délire

Les palpitations d'éventail
Ne coupent que l'air du temps
En tranchant dans le lard
Sans avoir l'ardeur
Qui scalpe grammaire et syntaxe
Ces chaînes de forçat pour l'art


ororea

Oui, "coupant comme une palpitation d'éventail", c'est fort, c'est suggestif...Devrait faire un recueil de poèmes le FF...Je verrais bien un truc sensuel sur les petits taureaux, les corridas, les éventails...C'est sur quoi le prochain roman?

Yasmine

Merci, Anne Burroni, pour cette précision. J’ai effectivement mal compris vos propos. Désolée d’avoir contribué malgré moi à votre fatigue. (J’ai vu, oui, que vous écriviez tard, dans votre commentaire précédent déjà..)

ororea

A quoi reconnait-on un fan de FF? Il se couche tous les soirs vers minuit quinze.

Anne B

Je ne retiens que cela "Trêve de balivernes"

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Frédéric Ferney

  • Agrégé d'anglais, il a d'abord enseigné à Rome, avant de diriger les pages culturelles du Nouvel Observateur. Par la suite, il a créé et animé une émission littéraire le dimanche sur France 5, intitulée d'abord Droits d'auteur, puis rebaptisée Le Bateau livre, à bord de la péniche L’escale. Il est actuellement critique au Point.

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