19 janvier
Si je vous dis: Zeus descendait de l'Olympe pour y faire la bringue; les pharaons s'y fournissaient en fourrures et en ivoire; la reine de Saba y aurait édifié sa capitale, et le prêtre Jean son royaume. De quel pays s'agit-il? L'Abyssinie, bien sûr. Berceau de l'humanité, premier royaume chrétien de l'histoire, grenier et carrefour marchand de la corne d'Afrique, ce pays rebaptisé Ethiopie, "le pays des visages brûlés" pour les Grecs, est le seul au monde à utiliser son propre alphabet.
C'est grand comme deux fois la France, l'Ethiopie. Des déserts, des steppes, des savanes, des hautes montagnes et des dépressions volcaniques. C'est le pays du café, celui des rois, des brigands et des dieux, celui de Lucy, notre ancêtre, et d'Hailé Mengistu, le Négus rouge. Le pays est aussi fameux pour la beauté de ses femmes et les saveurs de sa cuisine, sans parler de sa musique et de son artisanat. Magie des noms et des lieux: Axoum (où serait cachée l'Arche d'Alliance), Lalibela, le Petra africain, Gonda, Harar...
Tout cela, on le redécouvre dans la petite anthologie littéraire présentée par Tristan Savin: "Le Goût de l'Abyssinie" (Mercure de France). On y croise Hérodote qui rapporte que "les Ehtiopiens sont, paraît-il, les hommes les plus grands et les plus beaux du monde", Jean-Claude Guilbert et Hugo Pratt, Nerval et Gainsbourg (avec sa chanson "Negusa Nagast", "Le Roi des Rois" en amharique, "Des esclaves le protègent sous de noirs parasols / Du ciel blanc d'Addis-Abeba / A ses pieds un lionceau, emblême de Juda..."), Leiris et Segalen, Albert Londres et Loti, l'Ecossais James Bruce (qui découvrit le Nil Bleu en 1769) et Arthur Rimbaud (qui réclame des armes pour le roi Ménélik).
Les spécialistes de Buzzatti se sont souvent demandé où se situait le fort Bastiani recherché par Giovanni Drogo dans "Le Désert des Tartares". Réponse: selon Hugo Pratt et Jean-Claude Guilbert, il s'agirait du fort d'Assamo, construit par les Français: " Au sud du désert djiboutien, cette petite forteresse de style colonial garde encore la frontière éthiopienne du haut d'une montagne désolée, blanchie par le soleil. A ses pieds, un oued, emprunté par les caravanes des nomades, se transforme en rivière à la saison des pluies. De l'autre côté de cette frontière naturelle s'étend un désert de pierre rarement fréquenté".
On part quand?
On iraa où tu voudras quand tu voudraaas ;-)
Rédigé par : ororea | 19 janvier 2009 à 00:20
Et bien comme le disait Yves Simon, "c'est loin l'Abyssinie", mais nous vous suivons bien sûr !
Rédigé par : Loïs de Murphy | 19 janvier 2009 à 08:53
Je suis sur la route...
Avec Negusa Nagast dans la tête(la mélodie ne va pas me quitter de la journée),
à vous lire on oscille entre livre et ivresse, on part pour faire chanceler le présent jusqu'au vertige.
Les paysages s'animent,créateurs de sentiments,véritables buvards d'émotions.
Un pied dans le réel, un autre dans l'imaginaire, les lieux éclaboussent les rêves et les émotions.
Sur la route avec Rimbaud, mais je la connais par coeur..."Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées,révolution de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements".
Merci pour la promenade !
A.
Rédigé par : Anne B | 19 janvier 2009 à 09:04
LES MINES DE L'ARENE
Tous les enchantements
Meurent en Abyssinie
On achève bien les Négus
Dans les décombres d'Harrar
Où paissent les esclaves
Des chameliers noirs
Le désert des Tartares
Sourit devant les fleuves
Qui ne séparent ni la vie
Ni la mort mais les enclos
Où le parcage est roi
De tous les conflits
Des barbelés comme treillis
Les pointes vers l'intérieur
Les combattants de la liberté
Récoltent les prix d'excellence
Dans d'académiques débats
Dont l'inanité est le thème
Rédigé par : gmc | 19 janvier 2009 à 11:26
Abyssinie me fait pense à Absinthe. C'est absurde.
"On part quand ? "
Je suis en congé début mars. Après le 5 si vous voulez. Je vous entraînerai dans le désert de Pierre. Nous jouerons à saute-moutons sur les galets et nos deviendrons chèvres...
:-)
Rédigé par : Alistrid | 19 janvier 2009 à 11:28
* Penser (je ne manque pas d'air. Je sais.)
Rédigé par : Alistrid | 19 janvier 2009 à 11:30
*nous (oui, nous)
Rédigé par : Alistrid | 19 janvier 2009 à 11:32
Je crois qu'il va falloir louer un minibus...
Rédigé par : ororea | 19 janvier 2009 à 12:13
Mais j'y retournerai volontiers, pour prendre un café avec vous, partager votre livre,
mâcher un peu de cat et manger mon assiette (injera).
Gare aux amibes, ils vous guettent, si vous ne vous comportez pas en touriste.
Je crois même que j'irai y mourir..ce pays et ses habitants ont la beauté d'un sourire incarnat, sont une source
d'héritages qui s'écoulent des montagnes au désert.
PS : Ali Strige: l'absinthe rend fou..il vaut mieux distiller de l'herbe et la mâcher lentement. Et c'est un excellent coupe faim.
Rédigé par : Sylvaine | 19 janvier 2009 à 13:26
Frédéric Ferney a dit : "Et si on partait en Abyssinie..."
Ça dépend, le voyage est en avion?
Parce qu'alors bof, je ne sais pas si je viens.
C'est que, et si avant d'arriver à Addis-Abebeba, plouf dans la mer rouge? J'imagine Frédéric Ferney, autorité en matière de flottaison, nous répartissant sur les ailes : "Anne B., Alistrid, Anthropia, etc., sur l'aile droite, g.m.c., Sylvaine, Ororea, ..., sur l'aile gauche, non, non, non, g.m., ne marquez pas le rythme de vos vers en tapant du pied! Vous nous faites pencher voyons..."
Ouh la, vivement plus de pétrole, plus d'avion, ça me fait peur tout ça.
Je préfère partir plutôt en bateau-livre avec Tristan Savin. Sans compter que l'empreinte écologique est moindre, quelques arbres à replanter et le bilan s'équilibre.
Rédigé par : mme petit poisson | 19 janvier 2009 à 13:58
Sans compter qu'il faut des passeports et des vaccinations à jour !! j'ai tout faux. lol
Bon, reprenons, un livre de Tristan Savin donc...
Rédigé par : Claire Ogie | 19 janvier 2009 à 14:31
@ Alistrid : Abyssinie vous fait penser à Absinthe. Rimbaud n'est jamais très loin.
Rédigé par : Christophe Borhen | 19 janvier 2009 à 17:30
@ Alistrid : Abyssinie vous fait penser à Absinthe. Rimbaud n'est jamais très loin.
Rédigé par : Christophe Borhen | 19 janvier 2009 à 17:30
Merci pour cette page, cher Frédéric. Et à ceux et celles qui l'ont commentée.
Heureux de vous avoir permis de voyager en compagnie de Rimbaud, Nerval et Herodote.
Et longue vie à La princesse de Clèves !
Amitiés confraternelles
Tristan Savin
Rédigé par : tristan | 22 janvier 2009 à 19:16